HUMAN'ance

Centre Pilote d'Education Biocentrique - Nantes 

La bienveillance au cœur de nos relations

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Texte conférence : pour une école du vivant et une éducation pour apprendre à vivre

Colloque international "école sans murs" Université Paris 8 - Département sciences de l'éducation novembre 2013

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Texte conference education biocentrique colloque universite paris 8 sciences de l education nov 2013
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Chaque jour près de 100 espèces existantes disparaissent. C’est la plus grande extinction de masse jamais vue sur terre, depuis les disparitions des dinosaures ; à la différence que cette fois ces morts sont dues en grande partie à des facteurs humains. La race humaine met en danger les écosystèmes au nom d’un pseudo développement qui va droit à l’autodestruction. Nous sommes spectateurs et acteurs d’événements dramatiques et de changements structurels que dissimulent ces nuages pour l’aube d’un nouveau monde. Ces perspectives même si elles nous font peur, sont en même temps promettrices. D’un coté, nous assistons à une folle guerre économique et sociale, de l’autre, nous sommes aussi témoins  d’une prise de conscience lente mais continue. “Un nouvel horizon se dessine, l’humanisation du travail a commencé, rendant au salarié de l’entreprise son identité, son espoir, sa créativité et son droit à la vie. La société ne change pas avec les idéologies politiques ni avec les lois sociales mais c’est des entrailles de ses institutions et de ses organisations que naîssent l’évolution. Cette perspective réhabilitation humaine a pour intention une société plus affective et plus heureuseRolando Toro – créateur de l’éducation biocentrique

L’inquiétude que les alarmantes catastrophes naturelles fait naître chez les être humains, agit comme un facteur d’expansion de conscience ; comprenant au moins qu’ils ne constituent pas un élément isolé dans la nature. En tant qu’être humain, nous redécouvrons alors que nous sommes interconnectés avec toute la diversité des formes vivantes, créatrices et co-créatices de ce super organisme vivant qu’est la planète Terre. Par conséquent, le respect de la nature signifie se respecter soi et préserver le vivant. Ce changement de regard nous oblige à estimer les besoins actuels de l’humanité et les ressources de la planète avec cette nécessité d’adopter un nouveau positionnement. 


L’approche biocentrique arrive au moment où, à l’orée d’un changement de paradigme, nous nous rendons compte que la raison et la connaissance ne suffisent pas pour solutionner les problèmes dans le monde et que les modèles éducatifs et thérapeutiques  n’ont pu démontrés leur efficacité dans la construction d’une société plus juste et plus humaine. C’est en se basant sur les diverses recherches de Rof Carvallo, Howard Gardner, Antonio Damasio, Fridjof Capra, David Bohm, Rupert Sheldrake, Humberto Maturana, Franscisco Varela, Théodore Monod qui proposent une compréhension plus élèvée et profonde de la vie, que Rolando Toro a eu l’intuition que l’histoire de l’évolution de l’univers pouvait être étendue comme un processus générateur de vie existant, pour créer, maintenir, développer et protéger la vie. Le fondement de base en est le principe biocentrique. Ce scientifique chilien propose de percevoir et vivre la nature même du vivant. Le terme biocentrique veut dire textuellement « mettre la vie au centre » à contrario du paradgime  anthropocentrique qui situe l’homme au centre. Deux conceptions se distinguent sur l’action que l’homme porte a l'environnement. Dans la conception anthropocentrique, l'environnement est considéré comme une ressource dont l'Homme peut disposer à sa convenance, sans contrainte avec des désastres qui nous indigne. Ici, l'environnement n'existe que par rapport à l'Homme. Dans la conception biocentrique, l'environnement est défini comme un système constitué d'un ensemble d'objets naturels (vivants ou non) en interaction. Il désigne un écosystème global où l'Homme et ses activités sont des éléments naturels constituants parmi d'autres. Ainsi toute modification de l'environnement apparaît juste et naturelle dans les limites supportables par la nature et qu’en elle, elle porte des éléments de régulation. L'Homme ne doit pas affecter l'environnement mais respecter un équilibre entre le droit de la nature et celui de l'Homme. 

Selon  Rolando Toro si l’univers existe c’est parce que la vie existe et non pas l’inverse, il  considère que c’est la vie qui est à l’origine de tout et que la biosphère, l’univers, le cosmos s’organisent autour d’elle. Le principe Biocentrique prend comme base de référence la Vie au centre et non pas l’être humain. Ce paradigme biocentrique peut s’appliquer à toutes les sciences. Ne pas faire souffrir les animaux, ne pas polluer le milieu maritime, respecter les forêts qui sont notre poumon, respecter notre alimentation. .. Ce principe est applicable dans toutes les disciplines. Dans l’éducation, il est urgent d’appliquer le principe biocentrique pour les enfants.

 

Le principe biocentrique place les lois du vivant en priorité sur les lois que nous avons pu édicter auparavant et qui, aujourd’hui, nous déconnectent de la vie plus qu’elles nous en rapprochent. La Science, la philosophie cherchent à s’approcher de la vie. Quand elles s’en éloignent, elles rentrent dans la maladie, dans l’ombre, elles s’approchent de la mort. La séparation entre l’homme et l’univers a déclenché, tout au long de l’histoire, des formes de cultures essentiellement destructrices. La dissociation entre l’âme et le corps a conduit à la crise culturelle profonde que traverse l’humanité. Ainsi la culture devrait être organisée en fonction de la vie  ; Pourtant, différentes formes de culture sont anti-vie et par conséquent  l’éducation également sont anti-vie. C’est pourquoi le Principe Biocentrique se fonde sur une proposition antérieure à la culture et se nourrit des élans que génèrent les systèmes vivants.

 

Il est à noter que l’approche biocentrique n’est pas une philosophie, un ensemble de croyances ou une nouvelle représentation intellectuelle “bio” à la mode. Il s’agit d’une perception de soi-même et de l’univers qui a des implications profondes dans les choix et les comportements humains. L’apparition de la conscience et de l’amour dans l’évolution de la vie sont deux événements culminants qui ont le pouvoir d’impulser de nouvelles formes évolutives de l’espèce humaine. Pour cette raison, je crois qu’il faut faire quelques considérations sur l’évolution de la vie et de ses manifestations profondes. Cette approche peut donner à l’éducation un point de départ originaire”. R.Toro. Jusqu’alors, l’approche anthropocentrique a formaté notre façon de penser, de sentir et d'agir de façon séparée, faisant de nous des êtres fragmentés, dissociés. Quand les paramètres de notre style de vie sont les paramètres du vivant, nous renouons avec un lien et une intégrité entre notre façon de penser, de sentir et d’agir. Nos actions, nos relations s’organisent comme des expressions de vie, et non plus seulement des moyens d’arriver à des fins extérieures dans un profit individualiste. Le principe biocentrique considère les interactions, les connexions de tout système vivant.

 

 Le terme « le vivant » est tout récent dans le langage courant ; " il y a deux décennies, il était réservé aux biologistes. Actuellement la plupart des personnes interrogées sur les lois du vivant ne voient pas de quoi il s’agit. Tout ce passe comme s’il existait dans la vision occidentale, une tache aveugle qui empêche la lecture et l’écriture du livre vivant ; l’expression « le vivant » n’est apparue que récemment dans le langage courant " ; Hélène Trocmé-Fabre, Le langage du vivant. Voyons comment définir cette abstraction alors qu’elle est l’expression et la dimension concrète de la vie. Le Larousse définit le Vivant comme l’action de la vie ; ce qui vit ; qui est doué de vie ; qui donne l'impression d'une sorte de vie animée, mouvementée ; qui est en vie dont l'efficacité se fait encore. Le vivant serait donc la manifestation, la qualité d’être de la Vie et dans la vie, sa présence, son engagement, sa collaboration.  

 

La physique moderne a démontré que la vie se manifeste dans la matière, mais elle n’est pas faite de matière ; coupant ainsi court au vieux débat de la scission entre esprit/matière. Les molécules qui constituent notre corps comme celui des plantes et des animaux, sont constamment renouvellées. Si la vie n’est pas faite de matière , elle est faite de quoi ? Réponse : de ce qui donne forme à la matière, c’est-à- dire l’information”. Thierry Gaudin in L’impératif du vivant. L’information n’est autre que la mise en forme du sens qui émerge de nos interactions avec l’environnement, avec les autres et avec nous meme : l’information n’est pas une entité extérieure à nous ; elle n’existe pas en soi ; la connaissance se structure et restructure à chaque interaction, interne et externe” Hélène Trocmé-Fabre. Par conséquent, l’être vivant n’est pas fait essentiellement de matière, il est traversé par des informations,  qu’il intègre ou rejette, donnant forme à sa matière. Aborder la question de la vie comme un flux d’informations qui traverse la matière, la structure, « l auto-organise » selon Humberto Maturana, invite à considérer justement le caractère vivant de nos connexions entretenues au quotidien avec soi l’autre, l’environnement, l’univers. Cela nous interroge sur la nature qualitative de nos relations, de notre reliance : quand une relation est-elle vivante ? Comment cette connexion au vivant apporte plus ou moins de vie, dans sa vie, dans nos échanges, dans nos choix, dans nos apprentissages…

Pour un nombre grandissant, il est clair que d’un point de vue écologique, la préservation du vivant est l’enjeu majeur de ce siècle. Mais qu’en est-il du point de vue de l’évolution humaine au travers de la culture, de l’éducation, de l’économie, de la santé, de la politique ? Sachant que les intérêts à court terme des dirigeants vont à l’inverse de celle de l’espèce humaine, et que sans  renversement nous aboutirons à des situations catastrophiques. Nous avons à intégrer urgemment et de façon exponentielle le vivant dans les nouvelles valeurs de la civilisation en gestation au regard des valeurs dépassées de la civilisation industrielle.   

 

Les lois du vivant exige la préservation et la culture des vies sous toutes ses formes (humaines, sociales, environnementales, biosphère..) et non plus contrariées par des logiques perverses de domination et d’exploitation. Le moteur de l’évolution du vivant montre un cheminement vers la coopération, la solidarité, face à un univers de consommation et de compétition. « L’enfant, dès sa naissance, se sait en devenir, et il vit les lois du vivant, mais l’adulte, pris dans sa culture, les oublie vite, trop vite. Le vivant apprend tout au long de la vie, ni par diktat, ni par délégation, ni dans l’isolement, mais grâce à une auto-organisation et une réorganisation incessante, dans la durée et dans l’espace, grâce à ses capacités de connexion, de mémorisation et de réactivation ». Hélène Trocmé Fabre, le langage du vivant.

 

L’émergence du terme « vivant » est de plus en plus présent dans les média, la culture, l’art, la publicité… Les recherches démontrent son impact dans notre vie  quotidienne sur notre santé, nos bien-être, nos relations… Celui-ci est mieux identifié grâce à nos ressentis, de nos sensations, de la perception de nos sens et de notre corps qui par excellence l’accueille, le préserve pour nous tenir en vie. Son utilisation prend forme dans le langage quotidien comme répondant à un besoin pressant de le faire émerger, le sortir de son abstraction, de lui donner corps, de le faire passer du concept à une réalité tangible. La construction et l’expansion du vivant sont pourtant refreinés par la culture et l’éducation à l’individualisme. Ce repli ou cet égocentrisme, reflète l’incapacité à être en relation, génère des attitudes compulsives d’accumulation et de violence face à ce qui empêche l’expression du vivant. Face à ces pathologies, nous mesurons l’amplitude des transformations à entreprendre. « Le vivant sans cesse  se relie à ce qui l’entoure, aux autres, à soi même. Il accueille le nouveau dans le familier et il héberge une extraordinaire capacité d’organisation et de réparation. L’acte d’apprendre à été confisqué depuis longtemps par la culture occidentale, alors que cet acte appartient d’abord et avant tout à la Vie. L’homo erectus, faber, sapiens sapiens est habité par cet élan d’apprenance, par le désir de connaître et de reconnaître qui caractérise tout organisme vivant » Hélène Trocmé-Fabre, J’apprends donc je suis.


Le devenir de l’être humain, à ce jour, est donc incertain. Pour faire face à sa « métamorphose » dixit Egard Morin, il a à « désapprendre » et à réapprendre, à maintenir et actualiser son potentiel, en se reliant plus que jamais à  sa nature d’être vivant et à la nature du monde. « Afin de comprendre le vivant ou le phénomène de la vie, il est nécessaire de connaître les caractéristiques et les lois universelles du vivant. Cette connaissance nous permet d’accéder à une vision de l’unité universelle et biologique du vivant, indispensable pour comprendre le Principe Biocentrique. De multiples recherches démontrent que notre identité psychologique est en lien direct avec notre identité biologique et c'est celle-ci qui régule notre santé psychologique. La biodanza a un effet direct de régulation et régénération de l'identité biologique » Carlos Garcia, Philosophe biocentrique Argentin

Pour Maturana et Varela, la cognition est l'activité de l’autoproduction et l'autoperpétuation de la vie, elle ne concerne pas seulement les processus mentaux et la conscience. Pour la cognition, le cerveau ou le système nerveux n'est pas nécessaire. La cognition est un processus qui se produit dans chez tous les êtres vivants, même dans leurs formes les plus élémentaires (amibes, virus..).La cognition, pour ces auteurs, serait l'interaction entre les organismes et leur environnement. La base du traitement cognitif serait couplage structurel avec l'environnement. Cognition, donc, est synonyme de vie.

 

L’éducation biocentrique stimule cette cognition, réhabilitant notre nature humaine. Elle ne se prétend pas être un courant pédagogique de plus, mais la pédagogie dans sa dimension vivante et écologique. Elle apporte une réponse claire et saine face aux dérives éducatives et sociales, celles-ci centrées essentiellement sur le savoir, la dépendance et l’adaptation aux besoins de la croissance économique, alors qu’il est urgent d’être dans la reconnaissance du vivant, sa préservation et sa célébration comme étant la responsabilité de l’être humain. "Cette éducation favorise l'expression de l'identité personnelle et l'expression du sujet individuel, et génère donc l'émancipation humaine. La culture biocentrique est construite sur les valeurs et les libertés fondamentales du vivant, de promouvoir le droit d'aimer, d'être conscient de la nature de l'Univers et du soin apportée par la vie, de 'être humain et la nature. La conception de l'amour repose sur les droits fondamentaux: les droits à la vie, les droits de l'homme, les droits individuels, sociaux et culturels." Cezar Wagner de Lima Góis : Dr. en Psychologie - Université de Ceará- Brésil.


Ce mouvement Biocentrique, né il y a 40 ans à Fortaleza au Brésil, s'est déployé en Amérique Laine, où de plus en plus de délégations brésiliennes viennent pour nous le présenter et de professeurs se rendent sur place afin de comprendre sa dynamique et ses bienfaits. Dispensée à l'université en sciences de l'éducation, l'éducation biocentrique est appliqué par des enseignants et des éducateurs dans les écoles, les familles, les favelas, les centres de réinsertion sociale, les réseaux éducatifs de municipalités ... Elle est soutenue et financée par les collectivités, les institutions et le gouvernement. Face à l'accroissement des violences, des discriminations, le Brésil est reconnu internationalement pour la mise en oeuvre et les résultats de ses dispositifs éducatifs et sociaux. Des centaines d'une "humanitude", acteurs d'une démarche éducative saine. Gilberto Gil, ex Ministre de la Culture du Brésil a favorisé des actions de ce mouvement biocentrique. Il avait évoqué lors de son parrainage de centre d'éducation biocentrique de Nantes "Elle est au service de la santé, de la solidarité, de la contribution à l'amélioration de la vie comme un retour à l'école de la vie..."


L’éducation biocentrique fait référence aux travaux de Rolando Toro, ainsi qu'aux écrits de penseurs qui ont participé à sa conceptualisation, aux universitaires qui la diffusent et aux pédagogues qui l’appliquent. Les référents sont multiples, tels paulo Freire, auteur d'une théorie de la connaissance et d'un amour pour l'éducation, ou Edgar Morin avec sa précieuse contribution dans l'épistémologie, la pensée complexe, la transdisciplinarité... « La vitalité de la vie intellectuelle en Amérique latine a permis à ce continent d'hériter de la pensée intellectuelle européenne et de l'enrichir de son propre génie. Et je le crois capable aujourd'hui d'impulser une nouvelle Renaissance, un espoir du possible. Je pense que les éducateurs d'Amérique Latine peuvent en douceur être les initiateurs des réformes nécessaires : pensée, éducation, institution. Soyez les bienvenus ! » Egard Morin, inspirateur de l’éducation biocentrique dans de multiples universités en Amérique Latine dont il est 14 fois Docteur Honoris Causas.


L'éducation biocentrique est l’application du principe biocentrique, c'est-à-dir un ensemble de connaissances qui sous-entend l'inversion épistémologique, à avoir, l'expérience et l'intégration corporelle en tant que point de départ de l'épanouissement humain. Ses fondements  épistémologiques et ontologiques valident et rendent légitime, une pédagogie au service de l’humain et par conséquence cette multiplication croissante à travers le monde,  d’alternatives éducatives et approches pédagogies vivantes. Edgar Morin dans son récent ouvrage avec Stéphane Hessel « le chemin de l’espérance », évoque que pour l’avenir de l’humanité “La réforme de l’éducation doit partir de la parole d’Emile de Jean Jacques Rousseau ou l’éducateur dit de son élève : je veux lui apprendre à vivre » [...] Le but de l'école est d'aider à apprendre à vivre [...]Nous devons effectuer une réforme profonde de l’éducation (...) Il ne s’agit pas là d’une réforme programmatique, mais paradigmique (...) nous pourrons régénérer la culture générale, car chacun a besoin de savoir ce qu’il  est en tant qu’être humain. Le défi  de l’éducation biocentrique devrait être l’objectif prioritaire de toute action éducative. « Son but essentiel est d’apprendre à vivre et à aimer la vie, l’éducation classique ayant échoué. Nous devons aller vers la vie, l’instinct de préservation est en crise ». R. Toro.


L'éducation biocentrique, c'est semer dès l’école, au sein de la famille, parmi les groupes sociaux, les principes de la coexistence de la convivialité, c’est-à-dire apprendre à vivre ensemble. C’est promouvoir l'intégration humaine et l'éducation affective. C’est accompagner notre croissance biologique et l’apprentissage des fonctions originales de vie. Elle va au-delà de l’enseignement car elle se propose des moyens et des préventions de lutter contre la violence dans la famille, de réduire les maltraitances et les discriminations banalisées ; et ceci en développant une bienveillance qui générant la bientraitance ou cette aptitude innée "à prendre soin", c'est à dire l'affectivité. Prendre soin de l'éducation c'est prendre soin de la croissance de l'homme, c'est se préoccuper de l'amour. « Le succès de l’expérience développée dans les écoles publiques municipales de Joao Pessoa : quand nous travaillons avec des enfants considérés violents,  on observe une réduction de la violence au sein des  écoles et dans leur famille ». Elisa Gonzales : l’éducation biocentrique et apprentissages tout au long de la vie - docteur sciences de l’éducation, Université de Joao Pessoa, Paraíba.

 

L'éducation biocentrique génère la prophylaxie, participant à l’élaboration d’une santé saine, par la stimulation des écofacteurs générant un organisme  sain. « Je crois qu'est est temps de donner à l'éducation un approche qui n'est pas que culturelle, mais destinée à la survie et à la restauration des fonctions originaires de vie. À partir du biocentrique, je crois que l'éducation doit cultiver les fonctions qui régissent la vie humaine (le système vivant humain) et de permettre son évolution » R. Toro. Un de ses buts  est d’associer l’effort d’apprendre avec la motivation affective et le principe de plaisir, pour que s’ancre, « s’incarne»  des apprentissages et des vecteurs constructeurs de l’existence. « Les motivations existentielles qui au fond dessinent trajectoire pour la vie sont de nature affective ». R.Toro. L’effort s’intègre au plaisir et en se « corporalisant » devient ainsi des référents existentiels de la  réalisation de soi, de la joie et du bonheur de vivre.

 

Aujourd’hui, ¿Qué significa la palabra educación? Que signifie le mot éducation? Esta pregunta remite a un terreno lleno de ambivalencias ya que, etimológicamente, el sentido de la palabra educación tiene dos orígenes: educare (alimentar) y educere (llevar para afuera). Cette question renvoie à une complexité car, étymologiquement, le sens du mot «éducation» vient de deux sources: Educare corresponde a crear, alimentar,  producir. « educare » : nourrir, alimenter, donner, prendre soin, encourager, aider à la mise en forme, à l’intégration, et « educere » signifie révéler, acheminer vers, entourer, élever, instruire. « La construction de l’espace de sécurité comme « cadre possible pour les apprentissages » et le travail sur le sens comme  « mise à disposition des apprenants  d’une énergie capable de les mobiliser sur les savoirs » sont les deux responsabilités essentielles du pédagogue. En conjuguant ainsi l’horizontalité et la verticalité, il fait œuvre d’éducation puisqu’il renoue avec les deux origines du mot éduquer : educare et educere ». Philippe Meirieu, Frankenstein pédagogue. « AD  « La naturaleza de la educación indica un proceso relacional ( educare ). Aprende quien está vivo.La nature même de l'éducation, est un processus relationnel (educare) pour appréhender ce qui est vivant et à partir du vivant, être en relation. Ceci signifie que la vie est apprentissage, et aussi son contraire » Por otro lado, educar también indica una elaboración individual ( educere ). El proceso de aprendizaje tiene un camino particular en el interior de cada persona. Elisa Gonzales


Aquellos que navegan en la poesía ya encontraron, hace mucho tiempo, el puerto seguro de aprendizaje.Y quien esta vivo aprende por estar en relación. Eso significa que vivir es aprender. ¿ O será lo contrario?.El proceso educativo tiene como finalidad desenvolver la autonomía individual, para que la persona pueda descubrir, por si misma, cuales son sus “pautas internas”, lo que la hace verdadera mente feliz.Ce renouveau éducatif crée un espace sécurisant, où le plaisir, l’antidote du stress, permet ainsi le développement de l'autonomie individuelle, aide l'individu de découvrir, par lui-même ses «orientations internes», générant une estime de soi et une construction identitaire. ¿Qué es ser autónomo? Le sentiment d'existence et d'estime de soi est le socle d'une identité saine, aspirant au bonheur. C'est pourquoi la pédagogie biocentrique reconnaît l'éducation comme un système ouvert et l'élève comme être humain dans sa multi dimensionnalité, en considérant ses spécificités physiques, biologiques, mentales, psychologiques, spirituelles, culturelles et sociales, chercent à s'intégrer avec l'autre et l'environnement. L'identité se construit avec l’autre, en conjuguant la compréhension des apprentissages réalisées et leur expérimentation. Ser autónomo es ser alumna del paraíso, como dice Cecilia Meireles, es buscar en las salas interiores las descubiertas más significativas. L'éducation biocentrique contribue à renforcer le lien entre l'école et la communauté, encourageant les différentes formes de participation  sur les temps d'enseignement et les espaces d'apprentissage. L'accent est mis sur les événements de la vie, telle des“cérémonies de  célébration”, accentuant le mécanisme de renforcement des liens, le partage des expériences vécues par le groupe, agissant tel l ‘un des meilleurs antitodes et  acte preventif envers la violence”. Ana Maria Borges. Docteur Sciences de l’éducation université de Santa Catarina.

 

Les priorités pédagogiques s'imbriquent dans la cohérence d'un processus d'auto-organisation et s’associent aux apprentissages majeurs participant aux intégrations suivantes:


  • Intégration de l'affectivité, de l'indentité et de la corporalité ;

 

  • Intégration des connexions au vivant, du lien, de la reliance, du dialogue, de la rencontre, du contact;

 

  • Intégration de l'expérimentation, de l'exploration en tant que processus avec se dynamique évolutive dans ses dimensions globales, transdisciplinaires et multiculturelles.

 

L'éducation biocentrique ne disqualifie pas la formation intellectuelle et technologique, mais insiste sur une attention plus importante dans la stimulation des potentiels génétiques qui constituent la structure basique de l´identité.  En ceci, la priorité est le développement d´une intelligence affective. Elle est chemin pour intégrer intelligence et affectivité. R. Toro. Le grand problème de l’éducation est la dissociation ou refus d’associer l’intelligence et l’affectivité. Toute l’éducation est dirigée vers un apprentissage cognitif, intellectuel et cortical. Cette hégémonie est tellement valorisée que l’affectif est sous développé pour ne pas dire exclu. Rappelons-nous que nous sommes aussi des mammifères et que les sentiments et les émotions sont des dimensions constitutives de notre humanité. Il est impossible de développer notre intelligence distincte de notre affectivité. La curiosité que nous avons, les passions qui inondent notre être, les désirs, nous font croire parfois, que nous sommes tout-puissants, sont l’exemple du lien indissociable qui existe entre l'intellect et de l'affection. «Apprendre est un processus de création de liens dans notre vie mentale, affective, sensori-motrice, neurologique » Hélène Trocmé-Fabre. La palabra Educación posee dos fuentes generadoras.Il est l’heure L’affectivité est d’abord biologique. C’est l intelligence et la solidarité des fonctions qui nous maintiennent en vie, c’est une coopération entre nos fonctions organiques, physiologiques, psychiques. Les neurosciences ont largement démontré que l'affectivité est à la source de multiples intelligences : mémoire, langage, motricité, expression, perception...  

 

La base du développement de l’Intelligence affective est le renforcement des liens. La société s’organise en secteurs qui forment un réseau dans lequel chacun affecte l’autre et se trouve affecte par l’ensemble. Ruth Cavalcante. Université de Céara, Fortaleza.

 

 

« L'affectivité,  façonne l'être humain. Elle est trop souvent considérée comme une valeur désuète. Pendant très longtemps, les philosophes et les scientifiques ont considéré l'émotion et l'affectivité comme des parasites de la réflexion. Je pense que l'affectivité gère toutes nos décisions, gouverne toutes nos biographies, donne sens à tous les événements de notre vie. Par peur d'aimer, les philosophes et les scientifiques nous ont orientés vers une culture de la molécule, une culture du chiffre, une culture "désaffectivée". Alors que, sur le plan humain, c'est exactement le contraire: l'affectivité motive la quasi-totalité de nos existences ». Boris Cyrulnik, les nourritures affectives.

 

L’éducation est inconcevable sans fondement affectif, sinon elle se limite à de l’instruction. L’intelligence conceptuelle a ses racines dans l’affectivité. La capacité d’apprentissage, la mémoire et la perception sont fortement conditionnées par l’affectivité. Si l’éducation n’introduit pas la dimension affective comme facteur essentiel de la méthodologie, toute son activité deviendra banale et destructive. La conscience éthique n’est pas  une manifestation intellectuelle ou des fonctions cognitives. L’affectivité est l’intelligence bio-universelle. La conscience éthique a ses racines dans la façon de structurer émotionnellement le monde et les relations avec les autres êtres humains. L’apprentissage du langage, de la littérature, de la poésie, de l’art en général possède une genèse affective. Nous pensons et créons non pas qu’avec le cerveau, mais avec tout notre corps. « Attaquons-nous à accompagner les peurs énormes autour de l’avènement et la construction de l’affectivité partout et des bienfaits et évolutions qu’elle génère»" Edgar Morin - les 7 savoirs nécessaires à l'éducation du futur

 

La majorité des éducateurs, et aussi des psychologues, ne comprennent pas que l’apprentissage, la créativité et la qualité de vie jaillissent d’une source commune : l’affectivité. Pour cette raison, il devient essentiel de comprendre le concept d’intelligence affective en tant que fondement de l’éducation. Mais avant tout, chaque  enseignant a besoin d’être accompagné pour la vivre, l’incarner et l’exprimer dans sa relation et sa pratique. «La violence à l’école trouve largement son origine dans la violence de l’école » Bernard Defrance - La violence à l’école. Le « corps enseignant » est violenté, malade, c’est le domaine avec un des plus haut taux de dépressions. Aussi, il est d’ordre de santé publique que ce « corps » retrouve sa santé en renouant avec l’origine et les ressources de sa vocation. Il est prioritaire de prendre soin des enseignants, de les accompagner à sentir, à vivre et à exprimer leur nature d’être vivant  et leur qualité d’être humain. L’invitation de ces accompagnements en formation d’animateur et de formateurs en éducation biocentrique est plus profonde qu’une acquisition de savoir être, elle est l’autorisation et l’intégration d’une présence au monde, une empathie à l’égard du vivant, en commençant par vivre le vivant en soi et à travers soi.

 

La majorité des vocations de pédagogues provient d’une aspiration affective, tant dans l’accompagnement pour la construction d’une identité saine et heureuse, que l’apprentissage de relations de bienveillance, d’une écologie humaine de la relation. L'éducation Biocentrique  légitimisme ainsi tout ces enseignants, ces éducateurs, ces animateurs, ces formateurs, ces parents de plus en plus nombreux, qui œuvrent, résistent,  s’éveillent au vivant et s’en émerveillent, osant enseigner avec cœur, touchant le cœur et l’être de leurs élèves. Elle participe à l'école, en famille au respect de la relation et de la Vie et facilite une éducation à la Vie pour la vie. Cette démarche participe à renforcer l’expression de vie, consolider le lien d'AMOUR entre ses différents membres et potentialiser ce noyau affectif essentiel. Quand on aime on prend soin de l’autre… C’est pourquoi nous devons prendre soin de l’autre dans l’éducation, en écoutant l’enfant, l’adolescent et ce qui l’intéresse, plutôt que de lui imposer nos attentes, et bien souvent nos peurs. L’éducation traditionnelle nie la créativité, qui peut ainsi rester en silence toute la vie, alors que de vivre sa vie il s’agit de développer ses potentiels d’être humain et vivant. Une des  préoccupations est justement le rapport de l’école au monde, et d’instaurer d’abord une école du vivant en soi, en lien avec l’autre et avec l’environnement. « Il faut réformer profondément nos systèmes d’éducation à beaucoup de points de vue. Je suis en résonance avec l’éducation biocentrique et avec ce qu’elle suppose comme fondement philosophique, anthropologique, pour dire que c’est sur la sympathie, sur la tendresse et l’apprendre à vivre que doit porter notre effort.» Edgar Morin

 

Il y aura une transformation éducative et sociale quand ses acteurs vivront leur propre transformation personnelle, leur permettant ainsi de renouer avec leur vocation bienveillante et restaurer plus de plaisir, de lien et de joie de vivre dans leur pratique pédagogique. Pour ceci il est urgent de réhabiliter l'affectivité, de comprendre sa nécessité vitale et de la vivre, afin de la rendre vivante dans l’école de demain. Impliquons nous à inaugurer ce renouveau de l’éducation pour vivre et cohabiter, c'est-à-dire vivre et évoluer ensemble, héritage vital et déterminant pour les générations futures.”Mon dessein personnel est très ambitieux avoir une nouvelle génération d’enfants libres, aimés et heureux, capables d’avoir un nouveau style de vie avec des habitudes de santé et de cordialité. La qualité de la vie ne vient pas que de la réussite sociale ou économique, mais de la connexion profonde à la vie” R.Toro

                                                                                                                                                                                 

Bibliographie

-       Ana Maria Borges Sousa : l'éducation Biocentrique ou pour une école qui protège, UFSC université fédérale de Santa Catarina. 2010


-       Antonio Damasio : le sentiment même d’être soi, Odile Jacob, 1999


-       Bernard Defrance : La violence à l’école, la découverte, 2009


-       Boris Cyrulnik : les nourritures affectives. Odile Jacob, 1993


-       Cezar Wagner de Lima Góis : L’Éducation Biocentrique : Eduquer pour la vie. édts Université de Ceará, 2004


-       Dominique Hubert : s’épanouir à l’école c’est possible : vivre l’éducation biocentrique au collège et au lycée. Chroniques Sociales, 2013


-       Edgar Morin : Dialogue sur la connaissance, Édition de l'aube, 2000 -  les sept connaissances nécessaires  pour l’éducation du futur, Le Seuil, 2005 -  La voie, pour l’avenir de l’humanité, Fayard, 2011


-       Edgar Morin & Stéphane Hessel : le chemin de l’espérance, Fayard 2011


-       Elisa Gonzales : l’éducation biocentrique et apprentissages tout au long de la vie, édts universitaire UFPB UNESCO, 2007  


-       David Bohm, La conscience et l'univers, Alphée, 2007 


-       Francisco J. Varela : invitation aux sciences cognitives, Point, 1989  


-       Fridjof Capra, Le temps du changement, Rocher, 1983 


-       Hélène Trocmé-Fabre : J’apprends donc je suis. édts de l’organisation 1987 - Le langage du vivant, une voix, une voie en sommmeil ? édts broché, 2010 


-       Humberto Maturana: Langages des Emotions dans la politique de l’éducation, Belo Horizonte : UFMG1998 


-       Philippe Meirieu : Frankenstein pédagogue, ESF éditeur 1996 


-       Théodore Monod, Révérence à la vie, Grasset, 1999 

                                                                                                                                                                                   

Conférences 

Le printemps de l'éducation Biocentrique : Alain Lucas

vendredi 12 juillet 2013 - Lyon

Face aux catastrophes humaines et écologiques en cours et celles annoncées, refonder notre système d'enseignements est plus qu'une priorité, mais un impératif. Rolando Toro et une multitude de penseurs, de scientifiques nous alarment sur le devenir de la Terre, le patrimoine que nous léguons à nos enfants, et surtout sur le comment nos enfants vont ils réussir les transformations que nous n'avons pas le courage de réaliser. Quelle éducation donner qui leur permettrait d'exister, de vivre, de grandir, de se construire, d'être, afin de devenir des citoyens planétaires émancipés, actifs et responsables de leur vie future ?


L'éducation Biocentrique en une seule génération changerait la qualité du processus évolutif mondial. Grâce à une approche holistique de la culture, il suffirait d'une génération pour préparer les hommes à la plénitude.  L'heure est venue de se lancer sur ce chemin. Si nous savons donner de nouvelles bases à notre existence, l'aube du troisième millénaire sera clémente, douce et solidarité. Rolando Toro.


L'éducation biocentrique dispensée en université au Brésil dans le cadre dans sciences de l'éducation, est appliquée par des éducateurs biocentriques dans les écoles, les familles, les centres de réinsertion sociale, les réseaux éducatifs de municipalités... Face à l'accroissement des violences, des discriminations, le Brésil est reconnu internationalement pour la mise en oeuvre et les résultats des ses dispositifs éducatifs et sociaux. Des centaines d'éducateurs biocentrique y exercent, participant concrètement à des actions de remédiation, à la construction d'une "humanitude" pour une démarche éducative saine.


Voici un soutien venant d'Edgar Morin, parrain du dernier congrès Européen d'éducation biocentrique de Nantes et témoin du développement de l'éducation biocentrique au Brésil "La vitalité de la vie intellectuelle en Amérique latine a permis à ce continent d'hériter de la pensée intellectuelle européenne et de l'enrichir de son propre génie. Et je le crois capable aujourd'hui d'impulser une nouvelle Renaissance, un espoir du possible. Je pense que les éducateurs d'Amérique Latine peuvent en douceur être les initiateurs des réformes nécessaires: pensée, éducation, institution. Soyez les bienvenus !"


Cet espoir d'exporter cette tranformation, nous encourage au déploiement de l'éducation biocentrique. Cette table ronde présentera les fondements, les bienfaits et la force pédagogie biocentrique, y sera évoqué l'orientation et les perspectives de développement futur de l'éducation biocentrique.

                                                                                                                                                                                   

Conférence par Alain Lucas - Samedi 13 juillet 2013

Pédagogues biocentriques, initiateurs du printemps de l'éducation

Le principe biocentrique plante les fondements d'humanisation de l'éducation et rappelle son sens ontologique, sa raison d'être, ré initiant l'évolution d'un monde ou l'intelligence protège et préserve la vie et l'être vivant, sa manifestation.


L'heure n'est plus de se focaliser simplement sur une logique d'insertion socio professionnelle au service de l'économie, ou d'apprendre à apprendre, mais de construire une éducation pour "apprendre à vivre" et à "vivre ensemble". Comment opérer, ou plutôt comment permettre les institutions et avant tout, aider les enseignants et les parents dans cette rénovation éductive ?


La réponse est la vivencia ou le processus vivenciel. Nous sommes à l'aube de la considération des effets de la vivencia, de son processus idéal d'apprentissage et du rayonnement d'humanité qui en découle. C'est là où nous apparaît clairement que le principe biocentrique est une réponse pour aider l'éducation à respecter les lois du vivant et devenir bienveillante. Mais nous sommes parfois désemparés sur la manière d'aider des enseignants, des parents... à transférer leur transformation personnelle dans leur rôle d'éducateur. 

En tant que facilitateur de biodanza, nous sommes experts de la vivencia, nous sommes experts de la vivencia et surtout des pédagogues, car nous permettons les conditions idéales, nécessaires à l'apprentissage du vivant pour la vie. Sans faire à la place de l'autre, nous prenons soin de la maturation de l'affectivité qui accroît l'intelligence affective et son impact identitaire... La pédagogie développée en vivencia participe à la création de liens et la reliance exposée par Edgar Morin ou les couplages d'apprentissage évoqués par Francisco Valera. Elle actualise et potentialise les apprentissages vivants (savoir être, savoir vivre, savoir être en lien... ) issues de la vivencia en les associant à des situations de vie. La vivencia est donc un modèle parfait de pédagogie au sens biocentrique, bien différente de la pédagogie classique d'accumulation du savoir et le facilitateur adopte la posture "modèle" de pédagogue.


Aussi il y a urgence d'éclairer le système éducatif à reconnaître les bienfaits d'une affectivité intégrée pour mieux potentialiser les jeunes dans leur maturité affective et une identité saine. Nous sommes tous responsables de la diffusion des fondements de la vivencia et du principe biocentrique, qui permettra à l'enseignement d'intégrer ces bases scientifiques et leurs répercussions sur le plan pédagogique, où tout apprentissage durable, vivant et sensé est en lien avec l'affectivité et participe à la construction de l'identité. Ainsi en identifiant mieux notre posture "modèle" de pédagogue biocentrique, nous apprendrons à la transmettre à d'autres enseignants, qui la transféreront dans leur environnement, développant une pédagogie biocentrique et renouant ainsi avec leur vocation initiale de cœur, de pédagogue humain.


De plus en plus le principe biocentrique fédèrent tous ceux qui aspirant et construisent ce nouveau projet de société et une culture replaçant l'Humanisme et la préservation de la Terre comme le cœur de nos actions. Nous nous sommes tous impliqués à inaugurer ce printemps de l'éducation afin qu'il nous apprenne d'avantage à vivre et à cohabiter, c'est-à-dire vivre et évoluer ensemble.

Conférence Dominique Hubert 

consultation de la vidéo : https://www.youtube.com/watch

Présentation de son livre " S'épanouir à l'école, c'est possible. Vivre l'éducation biocentrique au collège et au lycée"  ven 12 juillet 2013

Il est non seulement possible, mais urgent d'opérer une métamorphose totale de l'enseignement. Pour se faire, il nous faut créer une école adaptée aux enjeux du monde d'aujourd'hui et d'une société qui nous fait réellement envie. Nos enfants ont besoin, en effet, d'être accompagnés dans la découverte et l'éclosion du potentiel que la Vie leur a légué, et encouragés dans leurs qualités inventives nécessaires, entre autres, à sortir des crises qui nous guettent et à faire émerger une nouvelle société, plus solidaire et plus respectueuse de la planète comme de ses habitants.


L'éducation biocentrique me semble présenter les caractéristiques nécessaires à ce type d'école, parce qu'elle met l'intelligence de la vie au centre de ses préoccupations et vise à faire reposer son enseignement sur les besoins fondamentaux inhérents à l'humain.


Ce faisant, elle permet à chacun de se révéler à lui-même et d'acquérir une identité saine, précieux rempart contre les intégrismes et les violences en tous genres. Ma proposition est un donc plaidoyer pour un changement d'école qui s'appuie sur mon expérience sur le terrain et les témoignages de mes élèves qui, lorsqu'ils sont accompagnés de la sorte, se révèlent d'une richesse étonnante.